LA CHASSE AUX E-CIGARETTES
La chasse aux e-cigarettes
L’interdiction des cigarettes électroniques dans les lieux publics est confirmée. Même si la date n’est pas encore connue, cette décision du ministère de la Santé divise.
FLORA GENOUX | Publié le 1 juin 2013, 07h00

Vite adoptée, tout aussi rapidement écartée. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a confirmé hier l’interdiction de la cigarette électronique dans les lieux publics et aux mineurs, annonce phare de son plan antitabac. Alors que, en l’espace de quelques mois, près d’un million de Français se sont mis à vapoter accoudés aux comptoirs des cafés, à bord des trains ou au bureau dans le flou juridique le plus total, une clarification était attendue.
Ils sont pour
« Ce produit reste potentiellement dangereux »
« Cette décision est très bonne, se félicite le docteur Dautzenberg, auteur d’un rapport remis au ministère, préconisant l’interdiction de l’e-cigarette dans l’espace public. Pour la première fois, un rapport fait l’objet de mesures deux jours après sa publication! »
Dans les conclusions de ce travail, pas de certitudes claires concernant les éventuelles incidences de l’e-cigarette sur la santé. Le groupe de spécialistes emmenés par le docteur Dautzenberg souligne même que le petit appareil ne « libère ni monoxyde de carbone (CO), ni particules solides, ni quantité significative de cancérogènes » et peut aider les fumeurs dépendants. « Mais il vaut mieux prendre des précautions, estime le docteur Patrick Dupont, tabacologue à l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif (Val-de-Marne), d’autant plus que ce produit reste potentiellement dangereux car il contient entre autres du glycérol, des solvants, des arômes… » Ce médecin qui voit défiler les accros à la nicotine chaque jour dans son cabinet considère surtout cette interdiction plus juste et plus lisible à l’égard des fumeurs de cigarettes classiques… et des non-fumeurs. « Et voir des gens consommer des e-cigarettes dans les lieux publics, cela incite les jeunes à s’y mettre. C’est la banalisation du produit qui est dangereuse. »
Ils sont contre
« Ce qui attire les jeunes, c’est justement l’interdiction »
Parmi les tabacologues, pourtant, des voix s’élèvent pour dénoncer la rapidité d’une décision aux fondements scientifiques incertains. « A partir du moment où le danger n’est pas démontré, pourquoi interdire la cigarette électronique dans les lieux publics? C’est scandaleux! » s’indigne le tabacologue Olivier Bernard, qui réclame la consultation d’autres experts.
L’image des e-fumeurs recrachant de la vapeur peut-elle séduire les ados? « On est incapable de le prouver. Bien au contraire, ce qui attire les jeunes, c’est justement l’interdiction, observe le médecin. La cigarette électronique peut même les empêcher d’entrer dans le tabagisme au moment où ils sont vulnérables. »
L’addiction la plus tenace s’installe avant l’âge de 20 ans, montrent les études. Comme de nombreux médecins, le docteur Bernard voit dans l’e-cigarette un outil supplémentaire à disposition des personnes dépendantes pour décrocher de la nicotine. « Mais avec cette mesure, on stigmatise, on moralise les fumeurs », regrette-t-il. Reste en outre à s’assurer de l’interdiction réelle de la vente aux mineurs. « Cela sera compliqué à contrôler. Grâce aux associations antitabac, on sait que 38% des buralistes vendent des cigarettes aux enfants de 12 ans, ce qui est interdit », révèle Yves Bur, président d’Alliance contre le tabac et maire UMP de la petite commune de Lingolsheim (Bas-Rhin).
Le ministère de la Santé doit encore saisir le Conseil d’Etat pour mettre en œuvre une interdiction dont la date n’a pas été précisée.
Ils sont pour
« Ce produit reste potentiellement dangereux »
« Cette décision est très bonne, se félicite le docteur Dautzenberg, auteur d’un rapport remis au ministère, préconisant l’interdiction de l’e-cigarette dans l’espace public. Pour la première fois, un rapport fait l’objet de mesures deux jours après sa publication! »
Dans les conclusions de ce travail, pas de certitudes claires concernant les éventuelles incidences de l’e-cigarette sur la santé. Le groupe de spécialistes emmenés par le docteur Dautzenberg souligne même que le petit appareil ne « libère ni monoxyde de carbone (CO), ni particules solides, ni quantité significative de cancérogènes » et peut aider les fumeurs dépendants. « Mais il vaut mieux prendre des précautions, estime le docteur Patrick Dupont, tabacologue à l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif (Val-de-Marne), d’autant plus que ce produit reste potentiellement dangereux car il contient entre autres du glycérol, des solvants, des arômes… » Ce médecin qui voit défiler les accros à la nicotine chaque jour dans son cabinet considère surtout cette interdiction plus juste et plus lisible à l’égard des fumeurs de cigarettes classiques… et des non-fumeurs. « Et voir des gens consommer des e-cigarettes dans les lieux publics, cela incite les jeunes à s’y mettre. C’est la banalisation du produit qui est dangereuse. »
Ils sont contre
« Ce qui attire les jeunes, c’est justement l’interdiction »
Parmi les tabacologues, pourtant, des voix s’élèvent pour dénoncer la rapidité d’une décision aux fondements scientifiques incertains. « A partir du moment où le danger n’est pas démontré, pourquoi interdire la cigarette électronique dans les lieux publics? C’est scandaleux! » s’indigne le tabacologue Olivier Bernard, qui réclame la consultation d’autres experts.
L’image des e-fumeurs recrachant de la vapeur peut-elle séduire les ados? « On est incapable de le prouver. Bien au contraire, ce qui attire les jeunes, c’est justement l’interdiction, observe le médecin. La cigarette électronique peut même les empêcher d’entrer dans le tabagisme au moment où ils sont vulnérables. »
L’addiction la plus tenace s’installe avant l’âge de 20 ans, montrent les études. Comme de nombreux médecins, le docteur Bernard voit dans l’e-cigarette un outil supplémentaire à disposition des personnes dépendantes pour décrocher de la nicotine. « Mais avec cette mesure, on stigmatise, on moralise les fumeurs », regrette-t-il. Reste en outre à s’assurer de l’interdiction réelle de la vente aux mineurs. « Cela sera compliqué à contrôler. Grâce aux associations antitabac, on sait que 38% des buralistes vendent des cigarettes aux enfants de 12 ans, ce qui est interdit », révèle Yves Bur, président d’Alliance contre le tabac et maire UMP de la petite commune de Lingolsheim (Bas-Rhin).
Le ministère de la Santé doit encore saisir le Conseil d’Etat pour mettre en œuvre une interdiction dont la date n’a pas été précisée.
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