L'ACTUALITE
UN PEU D ACTU SUR L ECIG
La tempête médiatique retombe, laissant derrière elle une traîne de résistances et d'atomiseurs brisés. Pour se réconforter, voici un petit panaché d'articles à grignoter.
La houle s'est d'abord formée sur les côtes du continent américain où la FDA, soucieuse de conserver le vaporisateur personnel dans les placards sombres du tabac, cumule études et consultations d'experts prédéterminés à en finir avec l'ecig. Les messages envoyés ont clairement un objectif : casser la courbe croissante du nombre de vapoteurs qui menace l'ordre établi.
On interdit le vaporisateur dans les lieux publics, on le taxe,on montre qu’il ne permet pas d’arrêter de fumer, et surtout … on montre qu'il est dangereux. Ces mouvements continus lorsqu'ils sont dirigés vers des canaux de diffusion massive comme celui de l'AFP prennent vite de l'amplitude. Tous les journaux s'en emparent, la cigarette électronique ne permet pas d'arrêter de fumer et son e-liquide empoisonne les gens.
En tant que vapoteurs nous avons tous reçu cette semaine un SMS, un email ou un message Facebook d'un proche nous citant fièrement sa trouvaille sur le net. Que ce soit du canard local ou du grand journal, le ton qui accompagne le copier-coller reste le même : “Tu vois que c'est dangereux, je te l'avais bien dit !” Heureusement qu'ils sont là quand même ..
Alors pour finir cette semaine sur une note positive, et pour éventuellement freiner la déferlante de copier-coller dont vous êtes actuellement victime, j'ai sélectionné pour vous quelques articles qui m'ont semblé intéressants et qui remettent les choses dans leur contexte.
La faute à Google
Le mot clé cigarette électronique est tellement en vogue que sa valeur marchande n'a aucun secret pour les groupes de presse. Tout est bon à prendre à partir du moment où cela créé du trafic sur les sites des journaux en ligne. Il faut se positionner sur cette thématique et pour cela la recette est bien connue : plus le titre est alarmant, mieux c'est. Il faut aller vite car la fraicheur de l'information est capitale, ce qui réduit le temps normalement accordé aux diverses vérifications. Le sens critique est remis à plus tard, on fait dans l'emballage. Pour celles et ceux que le sujet intéresse l’article de Jean-Philippe Gronier sur Agoravox pourra constituer le premier des papiers à lire pour ce week-end.
La méchante nicotine
La question qui créé sans doute le plus d'excitation chez les journalistes c'est le danger du vaporisateur. Mais comme le dit si bien Jean-François Etter, la cigarette électronique n'a pas besoin d'être à 100% inoffensive car elle se place comme une alternative au tabac qui lui est meurtrier.
En l'absence de monoxyde de carbone, de goudrons, de particules fines et en présence d'une quantité très limitée de nitrosamines, le vaporisateur personnel épargne la vie des fumeurs qui l'adoptent. Pour ce qui est de son principe actif, une société sans nicotine est “un idéal jusqu'au-boutiste et prohibitionniste” explique Etter dans un article de l’Express.
On notera également dans ce même article la courte mais néanmoins pertinente intervention du tabacologue Gérard Mathern qui relativise le risque d'intoxication au e-liquide. Il rappelle en effet que les flacons français sont tous munis de bouchons disposant d'une sécurité enfant et d'autre part que l'utilisation de e-liquide, en tant que nouveau produit ménager, doit être accompagné de règles de prévention au même titre que les autres produits dangereux présents dans une maison. On ne laisse pas la bouteille d'eau de Javel à côté du Fanta.
Allo Docteur, c’est grave ?
Les mentalités changent, c'est un fait. Quand on regarde l'évolution du discours des tabacologues, médecins et experts en santé publique sur le sujet du vaporisateur on peut apprécier pleinement la dimension de ce changement. Alors que les émissions de télé ou de radio n'avaient que le mot danger à la bouche il y a encore quelques temps, les acteurs du monde télévisuel semblent replacer doucement le vaporisateur dans son contexte.
Une méthode de réduction des risques pour le fumeur. La dénomination est lourde mais possède un sens bien précis que Michel Cymes et Marina Carrère d'Encausse semblent avoir bien intégré dans la préparation de leur émission “Allô, Docteurs !” du jeudi 27 mars sur France 5. En accueillant Anne Borgne, chef du service addictologie de l’hôpital René-Muret de Sevran (93), ainsi qu'une vapoteuse sur le plateau, les deux médecins nous présentent une vision plutôt réaliste de la cigarette électronique
VAPEXPO A BORDEAUX 1ER SALON EN FRANCE
Vapexpo, un premier salon de la cigarette électronique, se tient de jeudi à samedi à Bordeaux, dans le but de structurer la filière alors que le marché connaît une croissance fulgurante.
Une cinquantaine d'exposants, dont 30% d'étrangers, sont attendus pour ce salon, dont les deux premiers jours seront réservés aux professionnels du secteur. Jusqu'à 1.500 professionnels sont attendus au Hangar 14, en bordure de la Garonne, selon Vapexpo, qui se présente comme un "Salon international de la cigarette électronique et de la vapologie".
Le but est de rassembler l'ensemble des acteurs - fabricants, chaînes de magasins, fournisseurs, institutionnels, distributeurs et grossistes - de ce marché qui explose afin d'aborder tous les sujets économiques et de santé liés à ce nouveau produit, testé, selon l'Observatoire des drogues et toxicomanies (OFDT), par quelque neuf millions de Français en 2013.
"Il y a un an et demi, il y avait 400 magasins spécialisés vendant uniquement des e-cigarettes avec et sans nicotine et désormais il y en a plus de 2.000", explique Mickaël Hammoudi, vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la Vape, rassemblant 120 entreprises du secteur, dont Clopinette, première chaîne de magasins du secteur en France, avec 60 boutiques.
Sur ces 2.000 magasins, le chiffre d'affaires mensuel peut atteindre, selon lui, 30.000 euros, même si certains fermeront en raison de l'augmentation de la concurrence. Ainsi, le secteur pourrait en 2014 atteindre un chiffre d'affaires global de 400 millions d'euros, contre 100 en 2013.
Le but du salon est aussi d'évoquer, à l'occasion de conférences thématiques, la question du label et de la mise en place de normes sur la composition.
"L'Europe nous laisse deux ans pour transposer la directive sur la cigarette électronique. Nous devons proposer des solutions pour encadrer les ingrédients qui peuvent composer les liquides puisqu'aujourd'hui il n'y a pas d'encadrement", a-t-il encore expliqué.
"Aujourd'hui, par exemple, ce qui est inacceptable c'est de ne pas savoir quelle est la composition d'un liquide", indique-t-il en craignant par exemple la tentation pour certains d'y mettre des alcaloïdes pour créer de l'addiction.
L'e-cigarette efficace pour arrêter de fumer ?
Il suffit de se promener dans la rue ces temps-ci pour le constater: les adeptes de la cigarette électronique se font chaque jour plus nombreux. S'ils peuvent donner l'impression de suçoter un gros stylo, la réalité est plus complexe: le dispositif produit de la vapeur à partir d'un liquide aromatisé pouvant contenir de la nicotine. A priori moins nocif pour la santé que le tabac, le «vapotage» a été évalué pour la première fois sur ses propriétés d'aide au sevrage tabagique. Et les résultats, quoique préliminaires, sont plutôt encourageants, selon une étude italienne publiée dans la revue PLOS One .
Un participant sur quatre a réduit ou arrêté sa consommation de tabac
L'équipe du Dr Riccardo Polosa, de l'université de Catane, en Sicile, a confié des cigarettes électroniques à 300 volontaires fumant au moins 10 cigarettes par jour. Ces personnes, qui ont déclaré en début d'étude n'avoir pas l'intention d'arrêter de fumer dans un avenir proche, ont été réparties en trois groupes. Chaque groupe recevait des recharges plus ou moins chargées en nicotine: 7,2 mg par flacon pour le premier, 5,4 pour le deuxième, sans nicotine pour le troisième. Aucune consigne particulière n'a été donnée aux participants.
Au bout de trois mois, une part significative des participants avaient complètement arrêté ou réduit de plus de moitié leur consommation de tabac. Le sevrage complet concernait entre 4 % et 17 % des volontaires selon les groupes, et la baisse significative de la consommation (réduction d'au moins 50 %), entre 20 % et 26 %. Au bout d'un an, 8,7 % des participants, tous groupes confondus, déclaraient avoir complètement arrêté de fumer.
L'auteur de l'étude, le Dr Riccardo Polosa, a déclaré au Figaro avoir été lui-même «très surpris» par ces résultats. «Au départ, j'étais un peu sceptique vis-à-vis de l'e-cigarette. Or, 8,7 % de sevrage complet à un an me semble être un résultat remarquable», estime-t-il. En effet, les fumeurs de l'étude ne prévoyaient pas de s'arrêter, n'ont bénéficié d'aucun accompagnement médical ou psychologique et utilisaient des e-cigarettes qui reproduisaient beaucoup plus mal qu'aujourd'hui la sensation d'une vraie cigarette.
Selon lui, la cigarette électronique pourrait donc devenir «une arme stratégique dans la lutte contre le tabac», devant les substituts nicotiniques. Le nombre significatif de sevrages dans le groupe non alimenté en nicotine «montre clairement que pour certains fumeurs, la gestuelle associée à la cigarette est un facteur-clé de la dépendance», analyse-t-il. L'idéal consistant à personnaliser l'association patchs, chewing-gum et e-cigarette en fonction du type d'addiction de chacun.
Des preuves d'efficacité encore insuffisantes
En France, les experts sont plus prudents. «Le taux d'arrêt à un an chez les personnes ayant cessé de fumer brutalement et sans aide se situe habituellement entre 5 % et 10 %. Les résultats italiens entrent donc dans cette moyenne», relativise le Pr Bertrand Dautzenberg, président de l'Office français de prévention du tabagisme.
«En tant que médecins, on ne peut pas recommander la cigarette électronique comme méthode de sevrage, les preuves d'efficacité sont encore trop faibles, confirme le Pr Yves Martinet, qui préside le Comité national contre le tabagisme. Nous sommes dans une période intermédiaire, pas facile. Je reçois des patients en consultation qui disent avoir réduit ou stoppé leur tabagisme grâce à la cigarette électronique, mais il ne faut pas se voiler la face, ce n'est pas la majorité.»
Le jugement n'a pas valeur de condamnation pour autant. «On pressent qu'il y a quelque chose, un effet de l'ordre de l'aide comportementale», nuance Bertrand Dautzenberg. D'autant que les industriels ont fait beaucoup de progrès pour améliorer les e-cigarettes depuis deux ans. Aujourd'hui, la sensation de choc sur la gorge et le passage de la nicotine dans le cerveau et le sang sont beaucoup plus proches de ceux d'une cigarette traditionnelle que lorsque l'étude a été réalisée. Cela pourrait modifier des résultats lors des prochains essais cliniques.
LES EXPERTS SONT DES DANGERS POUR LA SANTÉ PUBLIQUE
Professeur de Santé publique à l'Université de Genève, Jean-François Etter est le seul des dix experts à avoir refusé de signer le rapport de l'Office français de Prévention du tabagisme, remis mardi dernier à la ministre de la Santé.
Paris Match. Pourquoi avez-vous refusé de signer le rapport du Pr Dautzenberg?
Jean-François Etter. D’abord, la qualité scientifique du rapport n’est pas du tout à la hauteur. Les vrais experts sur la cigarette électronique, les Anglo-saxons, n’ont pas été invités. Le niveau de littérature et d’interprétation des résultats est de très mauvaise qualité. Ensuite, je suis en désaccord sur les recommandations retenues par votre ministre Marisol Touraine, qui ne découlent pas de l’observation scientifique et risquent de se révéler contre-productives.
Vous parlez de l’interdiction de vapoter dans les lieux publics ?
Cette mesure est disproportionnée ! Les études montrent que les quantités détectées dans l’air ne représentent pas de danger. Interdire la cigarette électronique pour des raisons comportementales, sous prétexte d’«exemplarité», n’est pas justifié.
«IL EST ABSURDE DE COMPARER LA CIGARETTE ÉLECTRONIQUE AU TABAC»
L’usage libre de la cigarette électronique peut-il au contraire inciter les fumeurs de tabac à choisir cette alternative ?
Absolument. Et si ça leur permet de réduire leur consommation de tabac, c’est tant mieux! Ces mesures sont contraires à la santé publique. Il est assez paradoxal que votre ministre de la Santé, non seulement n’annonce pas de mesures fortes par rapport au tabagisme, alors que la consommation ne cesse d’augmenter depuis cinq ans, mais compare la cigarette électronique à celle de tabac. On va lui appliquer les mêmes lois que pour la cigarette. C’est absurde ! Le rapport a raté son objectif. Vapoter n’est pas fumer. C’est une alternative moins dangereuse que le tabac et qui peut permettre d’arrêter de fumer.
Reste la dépendance à la nicotine…
Il ne faut pas se tromper d’ennemi. Le problème n’est pas la dépendance à la nicotine, mais l’inhalation des 4 000 substances identifiées dans le tabac qui rend malade et tue une personne sur deux parmi les fumeurs. Les gens ignorent peut-être que près d’un tiers des chewing-gums à la nicotine sont vendus à des personnes qui en sont accros. Ce n’est pas un problème de santé publique : on ne sait même pas que ça existe ! Même si des gens sont dépendants à la cigarette électronique, ce n’est pas un problème de santé publique et on peut les traiter bien plus facilement que pour la cigarette. Ce qui rend accro n’est pas tant la nicotine que la vitesse à laquelle elle atteint le cerveau. Par exemple, personne n’est accro au patch et certains sont accros à la gomme. La cigarette électronique se situe entre la gomme et la cigarette : elle est plus addictive que la gomme mais beaucoup moins que le tabac.
«NOMBRE DES EXPERTS DU RAPPORT SONT BEAUCOUP TROP PROCHES DE L'INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE»
Est-ce qu’on protège les jeunes en interdisant la vente aux mineurs ?
C’est aussi une mesure disproportionnée et, qui plus est, difficilement applicable. Si la cigarette électronique protège les adultes du tabagisme, pourquoi ne protégerait-elle pas les adolescents? Je suis également en désaccord sur l’interdiction de toute publicité. Il n’existe aucune preuve que cette interdiction améliorera la santé publique. Elle risque plutôt de restreindre le nombre d’utilisateurs de cigarettes électroniques et, finalement, de condamner à mort ceux qui n’auront pas eu l’occasion de choisir cette alternative au tabac.
Les experts craignent que la cigarette électronique représente une porte d’entrée directe dans le tabagisme…
J’ai une certaine lassitude à entendre cet argument dans la bouche des auteurs de ce rapport qui présentent cela comme un fait établi et que la Ministre reprend. C’est absolument faux ! Absolument aucune étude ne tendrait à prouver que la cigarette électronique est une porte d’entrée vers la dépendance nicotinique ou vers le tabagisme. Certaines études montrent que quelques adolescents ont essayé la cigarette électronique alors qu’ils étaient non-fumeurs. Aucune étude ne montre que ces non-fumeurs sont devenus utilisateurs réguliers ou dépendants de la cigarette électronique. On pourrait, avec la même plausibilité, prétendre que la cigarette électronique protège les adolescents du tabagisme puisqu’elle leur offre une alternative à la cigarette. Si on considère que chez les jeunes, certains vont essayer la nicotine, l’alcool, et faire l’expérience de tout ce qui se trouve dans leur environnement, on peut prétendre que la cigarette électronique va les protéger. Ressasser que c’est une porte d’entrée vers le tabagisme en l’absence de la moindre preuve ne relève pas d’un niveau scientifique fiable. C’est d’autant moins crédible quand on sait que nombre de ces experts sont beaucoup trop proches de l’industrie pharmaceutique, qui les invite régulièrement à des congrès internationaux, tous frais payés (avion, hôtel, repas gastronomiques)…
On a l’impression d’une déconnexion entre les décisions de santé publique et l’expérience quotidienne des usagers…
J‘ai proposé au groupe de travail d’écouter les usagers et les distributeurs. On m’a répondu non. C’était un vrai parti pris ! A croire que l’on revendique son ignorance…
«ON DOIT AVOIR UN DÉBAT SUR LA PLACE DE LA NICOTINE DANS LA LOI ET DANS LA SOCIÉTÉ»
Quel est le défi de santé publique aujourd’hui ?
Le même que celui de l’héroïne il y a vingt ans, quand elle était hors contrôle. La Suisse a vécu l’énorme traumatisme de la drogue à Zurich, où les usagers s’injectaient en public sous les caméras de toute l’Europe. Cela a conduit à reconsidérer entièrement la politique de la drogue, à introduire la méthadone et la prescription médicale d’héroïne. C’est une politique de réduction des risques encore approuvée aujourd’hui. Avec la nicotine, on se trouve aujourd’hui face au même défi. Alors que le tabac tue chaque année 73 000 personnes en France, on a une législation absurde qui n’autorise la nicotine que dans le tabac et les substituts nicotiniques, et interdit toute concurrence à ces deux industries. Abaisser le taux de nicotine à 2 mg revient à interdire la cigarette électronique à ceux qui ont besoin de plus. La personne qui souffre de dépendance à la nicotine est condamnée à fumer, si on considère que les patches et les gommes ne sont ni très efficaces ni très satisfaisants. On veut limiter la cigarette électronique alors qu’il faut au contraire faciliter l’arrivée d’un nouvel acteur sur le marché, qui entre en concurrence avec le tabac et offre une alternative aux fumeurs. On doit avoir un débat, qui intègre les vapoteurs, sur la place de la nicotine dans la loi et dans la société.
Quels sont les enjeux ?
Il s’agit de réglementer de façon raisonnable ce qui est probablement une révolution en matière de santé publique. Des analystes financiers projettent que d’ici à dix ans les ventes de cigarettes électroniques dépasseront celles du tabac (700 milliards de dollars). C’est énorme ! On ne doit pas réglementer à tort et à travers sur la base d’un rapport bâclé. Le paradoxe, aujourd’hui, c’est que ce sont les experts eux-mêmes qui sont des dangers pour la santé publique. Ils sont probablement encore traumatisés par les mensonges de l’industrie du tabac. Mais on n’est pas du tout dans le même cas de figure aujourd’hui. Le succès de la cigarette électronique vient du produit lui-même et non d’un plan marketing de l’industrie. Cette réaction d’interdire au maximum parce qu’il s’agit de nicotine est une réflexion à courte vue dont les positions sont contre-productives.
Mais l’industrie du tabac commence à s’emparer du marché…
Il existe en effet un risque pour les jeunes à l’horizon de dix ou vingt ans. L'industrie du tabac ne va pas se satisfaire de vendre des cigarettes électroniques aux fumeurs actuels car cette population va progressivement diminuer. Les gens vont vieillir et s’ils arrêtent de fumer grâce à la cigarette électronique, il y a aura de moins en moins de fumeurs. La seule façon, pour l’industrie du tabac, de renouveler sa clientèle sera de viser les non-fumeurs, c’est-à-dire les plus jeunes. Il faudra prévoir les contrôles (marketing et sécurité du produit) qui empêchent cette industrie d’atteindre massivement les jeunes. Mais nul besoin est aujourd’hui de l’interdire aux jeunes ou d’en limiter l’accès, si c’est une alternative au tabac.
La vapeur des e-liquides est t’elle toxique ?
Une étude anglaise portant sur l’analyse du niveau de substances cancérigènes et toxiques de la vapeur de cigarette électronique vient d’être publiée le 06 mars 2013 dans la revue Tobacco Control. Les résultats sont sans appel, la cigarette électronique est bien moins nocive que la cigarette classique. Cependant, contrairement à une autre étude déjà parue sur la cytotoxicité de la vapeur de cigarette électronique, notamment sur des cellules des poumons, certaines substances ne seraient pas totalement neutres.
L’étude conclut que la vapeur de cigarette électronique n’est pas cytotoxique sur les cellules de poumons étudiées. Les tests ont été reproduit un grand nombre de fois et sur de nombreux arômes de e-liquides (Propylène Glycol USP: 50%, Glycérine végétale USP: 40% et selon l’arôme : eau distillée: 5 à 10%, Arômes: 1 à 5% et nicotine).
A noter qu’une étude similaire traitant de la toxicité de la cigarette électronique sur les cellules du cœur va également bientôt être publiée et sans déflorer les résultats, les premiers éléments qui ont été communiqués indiquent qu’ ils sont très positifs pour la cigarette électronique. Ouf !
Etude sur plusieurs modèles distribués en Pologne : la cigarette électronique présente de moindres niveaux de substances toxiques mais il y en aurait…
Certes les substances toxiques présentes dans la fumée du tabac sont nettement plus importantes que dans la vapeur de e-liquide decigarette électronique, mais les chercheurs en détectent tout de même dont l’acroléine. Cette substance peut apparaître suite à un échauffement important de la glycérine végétale (la température de référence varie selon les sources mais serait d’environ 200°C) et a depuis longtemps était une source de réflexion pour les vapoteurs sur différents forums français et anglo-saxons. A noter que cuisiner avec de l’huile chauffer à plus de 180°C produit également de l’acroléine en grande quantité comme l’indique cette étude commentée sur cette page très complète dédiée à l’acroléine. Cela ne dédouane en rien le potentiel problème induit par l’acroéline avec la cigarette électronique d’autant plus que l’inhalation n’est certainement pas identique. Cependant, il est amusant de voir à quel point on peut se focaliser sur un phénomène car il est nouveau alors que certaines habitudes ancestrales pourraient tout aussi bien être analysées plus en détail à l’aune des nouvelles technologies dont dispose la science.
Le Docteur Goniewicz a récemment fait une présentation sur « Évaluation des cigarettes électronique comme source d’exposition à l’acroléine » à la Society for Research on Nicotine and Tobacco (SRNT) en s’appuyant largement sur les résultats de l’étude du 06 mars 2013.
Les resultats ci dessous ont été muesuré dans la vapeur de cigarette électronique pour 150 bouffées. Malheureusement les modèles utilisés pour cette étude ne sont pas ceux majoritairement utilisés en France ( eGo stardust, eRoll etc ). Voici les resultats :
Sur ce tableau la cigarette électronique est en moyenne 400 fois moins dangereuse qu’une cigarette pour l’homme. Même si cette étude est une des premières et n’est pas complète, elle peut calmer les détracteurs de la cigarette électronique qui voudraient l’interdire. Et au vu du buzz que la cigarette électronique a realisé il y a quelques semaines, les études ne vont pas se faire attendre.. Stand by donc.
Le marché de la cigarette électronique
Richard Craver, un journaliste du Winston-Salem Journal, a récemment décrit la popularité grandissante descigarettes électroniques. Bonnie Herzog, une analyste en sécurité chez Wells Fargo qui a suivi l’industrie du tabac pendant de nombreuses années, a dit descigarettes électroniques qu’elles étaient « ici pour rester », indiquant que les ventes atteindraient un milliard de dollars d’ici quelques années. Dans une note de recherche datant du mois d’août et destinée aux investisseurs, Herzog a prédit que les ventes d’e-cigarettespourraient dépasser celles des cigarettes traditionnelles d’ici 10 ans.
Ces prévisions sont basées sur la hausse impressionnante des ventes d’e-cigarettes depuis 2008. Le graphique illustre les chiffres d’UBS présentés par le PDG de NJOY, Craig Weiss, lors d’une conférence téléphonique avec Goldman Sachs le 14 décembre.
Les ventes de cigarettes électroniques aux Etats-Unis ont atteint un total de 20 millions de dollars en 2008 et ont doublé chaque année suivante pour atteindre 500 millions de dollars en 2012.
Comme l’a noté Weiss, l’explosion des ventes a eu lieu malgré le fait que le marché a été inondé de produits de faible qualité qui ont laissé les fumeurs avec un sentiment d’arrière-goût. Ce problème est en train d’être résolu grâce à un investissement important pour l’amélioration de la qualité. NJOY, qui détient une part de 40% des ventes d’e-cigarettes dans les commerces de proximité aux Etats-Unis, a lancé l’e-cigarette King, la décrivant comme « la première cigarette électronique avec l’apparence, la sensation et le goût de la vraie cigarette ».
Des améliorations du produit sont attendues étant donné que les fabricants de cigarettes investissent également dans ce secteur. En avril, Lorillard a acheté Blu, et d’après Craver, la société aurait investi 40 millions de dollars dans une campagne de marketing. En juillet, Craver avait signalé que RJ Reynoldsavait lancé la cigarette électronique Vuse en tests limités en Virginie et en Caroline du Nord.
British American Tobacco (BAT) a annoncé le 19 décembre le rachat de CN Creative. Cette société est derrière la marque Intellicig et lese-liquides Ecopure qui seraient fabriqués avec des produits de qualité pharmaceutique et alimentaire et qui subissent des tests rigoureux. La BAT possède également Nicoventures, une société qui s’efforce de fournir « …un nouveau choix aux fumeurs à la recherche d’une alternative plus sûre à la cigarette. Nicoventures se concentrera exclusivement sur le développement et la commercialisation de produits de nicotine innovants et approuvés qui offrent aux consommateurs une alternative acceptable aux cigarettes sans les risques graves pour la santé liés au tabagisme. Nous voulons explorer le développement de produits de nicotine innovants qui, une fois approuvés, offriront aux fumeurs une alternative aux cigarettes et un produit qu’ils voudront réellement utiliser ».
Bonnie Herzog, de Wells Fargo, note également que la forte baisse de la consommation de cigarettes affectera les compensations versées par les fabricants de cigarettes aux Etats comme stipulé dans le Master Settlement Agreement de 1998. Alors que les fabricants de cigarettes se sont engagés à verser 206 milliards de dollars à 46 régions métropolitaines des Etats-Unis sur plus de 20 ans, ces paiements seront réduits si les ventes de cigarettes reculent, ce qui pourrait inciter les autorités de ces Etats à imposer des taxes indirectes sur lescigarettes électroniquesafin de couvrir les pertes.
Jusqu’à présent, les cigarettes électroniques ont évité les taxes indirectes car elles n’étaient pas considérées comme produits du tabac. Cependant, en 2011, les cours fédérales américaines ont statué que la cigarette électronique était un produit du tabac. Ainsi, l’exonération de taxe dont les cigarettes électroniques et leurs utilisateurs bénéficient ne durera pas éternellement.
La révolution qui vise à réduire les effets néfastes du tabac ne s’arrêtera pas et les cigarettes électroniques sont prêtes à jouer un rôle majeur. Les législateurs peuvent faciliter la tâche des fumeurs pour passer à des cigarettes électroniques plus sûres en maintenant les taxes indirectes faibles, voire inexistantes.
La cigarette électronique, le futur de la cigarette ?
L’homme a toujours su évoluer avec son temps et améliorer tout ce qu’il avait inventé : Le téléphone est devenu un portable sans fil tactile et wifi, la simple est calèche est devenu une voiture hybride frein ABS et GPS intégré. Pourtant certaine chose ne change pas, comme la cigarette. Elle a toujours la même forme et on la fume toujours de la même façon. La différence est qu’elle est devenu au fil des siècles de plus en plus néfaste pour la santé. La cigarette électronique va elle changer la donne ?
La cigarette : Du plaisir au cauchemar
Fumer est avant toute chose un plaisir naturel, l’homme n’est pas une machine et ressent le besoin de se décontracter. Le tabac pure était déjà fumé il y a des siècles en Inde, en Afrique et en Amérique sous forme différente, mais pour la même raison. Aujourd’hui les cigarettes ne sont plus constituées uniquement de tabac, mais contiennent une panoplie d’agents de saveurs et de produits toxiques rajoutés par les grands industrie. C’est produits sont rajoutés pour que la nicotine pénètre plus facilement dans les poumons du consommateur, et qu’il y reste le moins longtemps pour augmenter la consommation. De plus la cigarette est devenu hors de prix, un produit de luxe qui tue le consommateur à petit feu.
La cigarette électronique, le plaisir originel de fumer.
La cigarette électronique ne contient aucunes des nombreuses substances toxiques et cancérigènes contenues dans la cigarette traditionnelle. Elle en est donc bien moins dangereuse, pour le consommateur comme pour son entourage. Elle permet simplement au consommateur de prendre plaisir à fumer, de se détendre après une journée de labeur sans réduire à vitesse grand V son espérance de vie, ni son budget vacances.
La cigarette électronique reprend les avantages et les plaisirs de la cigarette, sans ses nombreux et intolérables défauts.
LA CIGARETTE ELECTRONIQUE:QUI EN A PEUR?
Lancé il y a 10 ans en Chine, la cigarette électronique est en train de conquérir le monde. Elle va enrichir certain, mais d’autres ont beaucoup à perdre.
Le prix des paquets de cigarettes pourrait augmenter de « 30 à 40 centimes » dès le 1er juillet, annonçait hier la ministre de la Santé Marisol Touraine. Une mauvaise nouvelle pour les fumeurs qui pourrait peut-être contribuer à accélérer le marché des « e-cigarettes », ces cigarettes électroniques que l’on voit dans de plus en plus d’endroit. Au point que l’on se demande aujourd’hui, « à qui profite cette nouvelle cigarette » et jusqu’où pourrait aller se phénomène ?
Pour l’instant la cigarette électronique c’est un petit business, mais un business en pleine croissance. On ne dispose pas de statistiques officielles mais on estime qu’au moins un demi-million de personnes « vapotent » en France. Pour l’instant cette nouvelle activité profite à des petits commerçants indépendants qui auraient ouvert plus de 500 boutiques physiques ou sur internet. Ce sont ceux qui avant vendaient des téléphones portables ou ont ouvert des salons pour bronzer ou blanchir les dents. Ils surfent sur cette vague et seront les premiers gagnants de cette innovation.
Les premiers gagnants mais pas les seuls ?
Non, bien sûr. Derrière les commerçants, il y a les fabricants. Là, pareil, on a pas beaucoup d’informations. On sait juste que la quasi-totalité des cigarettes électroniques sont « made in China ». On sait aussi que les principaux brevets sont détenus par un chinois Monsieur Hon Lik qui au début du siècle a relancé cette idée. Il s’est associé avec un grand groupe local, il a lancé le produit en Chine et après il a contribué à l’internationalisation de cette cigarette high-tech.
Parce que la cigarette électronique est en plein boom partout ?
Oui. On en trouve dans tous les grands pays occidentaux. Ca reste encore très marginal, on parle de 1% des fumeurs américains. Mais le potentiel est pris au sérieux par tous les géants du tabac. Le 11 juin dernier Altria, la maison-mère de Marlboro a annoncé qu’elle allait tester une cigarette électronique dans un ou deux états américains. British American Tobacco va faire pareil. JTI, la branche internationale de Japan Tobacco, commercialise une sorte de e-cigarette avec du tabac en Autriche. On sent bien que tous les acteurs se positionnent. On a même vu Sean Parker, le fondateur de Napster et un des ex poids lourds de Facebook investir 75 millions de dollars dans la société NJOY, le pionnier américain de la cigarette électronique.
On a parlé des gagnants. Mais en cas de succès, il y aura aussi sans doute des perdants ?
Avant de passer au perdant, ont peut rajouter dans les gagnants les fumeurs, qui échapperaient à un cancer s’il s’avère que la cigarette électronique est moins nocive ou quelle aide à décrocher. Mais si on se concentre sur les perdants potentiels, la liste est longue. Il y a d’abord les 27.000 buralistes français qui ne vendent que le tabac traditionnel. S’il y a un déplacement du marché vers d’autres réseaux de distribution, ils peuvent perdre sur un marché qui est déjà en très fort recul. On vendait 83 milliards de cigarettes en France en 2001. Dix ans plus tard on en vendait plus que 54 milliards. Les autres perdants pourraient être les géants du tabac. Même s’ils arrivent à devenir des acteurs de poids sur ce marché, s’il y a une vraie innovation, cela va donner l’occasion à de nouveaux concurrents d’émerger. Il va falloir partager le gâteau avec d’autres acteurs.
Et pour l’Etat ?
A court terme c’est potentiellement une catastrophe. On sait bien que le tabac coute cher à la collectivité en frais médicaux mais le tabac c’est aussi une machine à cash. Le tabac est très lourdement taxé. Sur un paquet de cigarettes, les taxes représentent 80% du prix. Au total, si on additionne les taxes spécifiques et la TVA, le tabac rapporte environ 15 milliards d’euros par an aux finances publiques. On sait déjà que la hausse de la contrebande pèse sur les recettes, si maintenant on a un boom de la cigarette électronique qui pour l’instant n’est pas soumise à une fiscalité spécifique, cela va coûter cher à l’Etat.
PETITS ARRANGEMENTS ENTRE AMIS
Pourquoi les facteurs favorables à la cigarette électronique ne sont pas largement diffusés
Le développement remarquable de l’usage de la cigarette électronique suscite régulièrement des vagues médiatiques.
La dernière en date, la plus importante de l’année, a été déclenchée par l’entrée en scène de Marisol Touraine, Ministre de la Santé, ancienne membre du Club Avenir de la Santé, un organe de lobbying du Laboratoire Glaxo Smith Kline, suite à la publication du rapport Dautzenberg.
La cigarette électronique connait un essor fulgurant dans tous les pays développés car elle est une alternative efficace au tabac, qui est à juste titre considéré comme un fléau des 20° et 21° siècles : il tue la moitié de ses usagers, on parle couramment de la prévision d’un milliard de morts dans le monde à cause du tabac au cours de notre siècle.
Malgré une schizophrénie endémique des Etats qui veulent à la fois réduire les coûts astronomiques liés aux soins des fumeurs malades (45 milliards d’€ en France, dit-on, même si le calcul est incertain) en les sortant de leur addiction et maintenir la manne des taxes sur les cigarettes (15 milliards d’€ en France), les incertitudes sur la cigarette électronique doivent être levées.
L’industrie du tabac se porte bien, remplaçant les fumeurs les riches des pays développés qui s’arrêtent de fumer par des pauvres des pays émergents qui commencent, et Dieu sait que ceux-ci sont bien plus nombreux que ceux-là. Donc, pour l’instant, tout va bien. L’industrie du tabac va certainement se lancer dans la cigarette électronique, probablement avec circonspection car elle risque de concurrencer directement les ventes de tabac. Ce serait donc un virage stratégique difficile à décider car s’il s’avérait que la cigarette électronique était véritablement efficace pour éradiquer le tabac mortel, les Etats soucieux de leurs citoyens pourraient bien pousser officiellement l’industrie du tabac à se saborder, et avec elle des millions d’emplois de cultivateurs, d’ouvriers et d’actionnaires.
Il faudrait être aveugle pour ne pas saisir que le détracteur la plus virulent de la cigarette électronique est l’Industrie Pharmaceutique, qui fait d’immenses profits avec les substituts nicotiniques et avec les traitements des maladies des fumeurs. Et dans le corps médical, que deviendrait la sous-corporation des tabacologues, qui s’est considérablement développée ces dernières années, si les fumeurs trouvaient naturellement un chemin qui les détourne des leurs cabinets ?
Il convient tout d’abord de s’étonner, ce que n’a fait aucun média, que le rapport commandé par le Ministère de la Santé pour évaluer les dangers de la cigarette électronique ait été confié au Professeur Dautzenberg, pneumologue qui a construit sa notoriété grâce à une longue croisade contre le tabac et qui s’était reconverti depuis deux ans comme chantre de l’anti-cigarette électronique, ressassant sans relâche dans tous les médias ses antiennes favorites et ses phrases toutes faites : « on ne connait pas vraiment les dangers de l’e-cigarette à long terme », « aujourd’hui, rien n’empêche un professeur de « vapoter » devant sa classe de CM2 » (un joli compliment au passage pour le corps enseignant qui apparait ici vraiment irresponsable mais qui n’a pas besoin d’une loi pour réfréner ses envies de boire un Coca-Cola ou de se couper les ongles de doigts de pieds devant ses élèves…).
Donc le Gouvernement confie une étude officielle sur la cigarette électronique à une éminence reconnue comme étant son ennemi patenté. Ce même Gouvernement confierait, avec l’argent des contribuables, une étude sur l’immigration à Marine Le Pen ou demanderait un rapport sur l’homosexualité à Christine Boutin que la presse et l’opposition monteraient justement et violemment au créneau. Là, rien, pas un mot, pas un étonnement, pas une critique !
B.Dautzenberg ne cache pas ses liens d’intérêt avec l’industrie Pharmaceutique, arguant qu’il a travaillé avec tous les laboratoires dans le cadre de son combat contre le tabac, ce qui le dédouane à ses yeux de tout favoritisme.
Le Rapport Dautzenberg a été réalisé avec l’OFT (Office Français de Prévention du Tabagisme) qui reconnait aussi ses forts liens d’intérêt avec l’Industrie Pharmaceutique, c’est bien normal. Ils ont choisi ensemble un collège de dix experts pour rédiger le rapport : dans l’ensemble des experts seuls trois d’entre eux (dont un tabacologue) ont déclaré n’avoir pas de liens d’intérêt avec l’Industrie Pharmaceutique.
On voit aussi que le Comité de relecture et de correction du rapport inclut Madame Marie-Dominique Dautzenberg, tabacologue, qui n’a peut-être aucune relation avec l’auteur du Rapport ni aucun lien d’intérêt avec l’Industrie Pharmaceutique.
Cependant, le Rapport lui-même semble assez objectif dans son contenu, même si, on le verra, les recommandations qu’il émet paraissent conduites par un tropisme pro-Industrie Pharmaceutique.
Le point majeur de ce rapport est que la vapeur émise par les cigarettes électroniques ne contient pas d’éléments cancérogènes, de particules solides ni de métaux lourds, ne délivre pas de goudrons, de CO2 ni de nitrosamines. Elle est donc infiniment moins dangereuse que la fumée de cigarette (60 cancérogènes, du CO2, 1 milliard de particules solides submicroniques et 5 milliards de nanoparticules identifiés dans la fumée de tabac), voire probablement inoffensive, ce qu’on ne pourra dire qu’à l’issue de décennies d’études, les effets à long terme ne pouvant évidemment être jugés que dans la durée, ce qui n’est pas possible aujourd’hui compte tenu de la nouveauté du produit. Assez bizarrement, cette conclusion d’innocuité n’est reprise ni par les médias, ni par la Ministre, alors que c’était l’objet de la demande du rapport. Finalement, le seul point négatif du point de vue risque est que la cigarette électronique peut (ou non, c’est au choix de l’utilisateur) délivrer de la nicotine qui n’est pas dangereuse par elle-même (sauf surdosage impossible à administrer par une e-cigarette) mais qui joue un rôle important – non exclusif – dans l’addiction au tabac. Notons que le rôle des substituts nicotiniques pharmaceutiques est bien exactement celui-là.
Second point important révélé par le Rapport : la vapeur d’e-cigarette reste 11 secondes dans l’air ambiant contre 15 minutes pour la fumée de cigarette. On l’a vu au point précédent, la vapeur est infiniment moins nocive que la fumée. Le danger de « vapotage passif » est donc inexistant (« même dans les conditions les plus extrêmes, on ne peut atteindre des niveaux réputés toxiques dans une pièce ou est utilisée l’e-cigarette »), en dehors de délivrer des quantités infinitésimales de nicotine pendant quelques secondes. Là non plus, pas un mot de cette conclusion dans les médias ni dans la bouche de la Ministre.
Le Rapport demande un meilleur contrôle des composants des cigarettes électroniques, le plus souvent importés de Chine (le péril jaune est à nos portes !), ce qui est légitime et normal.
Le Rapport se refuse à conclure à l’efficacité de la cigarette électronique dans le sevrage tabagique. Pourtant, les substituts nicotiniques ont le même effet : délivrer de la nicotine pour « décrocher » du tabac. Seul le mode d’administration change. Le rapport note qu’il y a 1 000 000 de vapoteurs en France. En admettant que chaque vapoteur évite par ce moyen de fumer une dizaine de cigarettes par jour, c’est au bout d’un an 3,65 milliards de cigarettes qui ne termineront pas dans les poumons français… N’est-ce pas un progrès ?
Le rapport souligne que la cigarette électronique maintient les utilisateurs dans un état de dépendance à la nicotine (ce qui n’est pas complètement vrai car une partie des e-cigarettes vendues sur le marché ne contiennent pas de nicotine). N’est-il pas plus important de les maintenir en vie ? Et puis, les substituts nicotiniques remplissent par définition le même office.
Ce sont les recommandations de ce rapport qui sont étonnantes et abusives, et c’est bien sûr celles-ci qu’ont relayées la plupart des médias :
- Interdiction de l’utilisation dans les lieux publics. Et ce malgré la démonstration de l’innocuité de la vapeur passive pour les voisins des vapoteurs. Le Rapport Dautzenberg recommande cette interdiction au titre de l’exemplarité. Les scientifiques font de la morale.
- Interdiction de vente aux mineurs, car elle serait pour les jeunes une incitation au tabac. Il est incontesté que cette population est très touchée par la pandémie tabagique. Mais ce qui attire les jeunes, c’est précisément le danger, l’affirmation de soi, la transgression, le fait de braver l’interdit. Aucune campagne sur les effets néfastes du tabac à long terme n’a jamais fonctionné auprès des jeunes : quand on a 17 ans on n’imagine même pas la vie après 30 ans… De toutes façons, au risque de paraitre iconoclaste, mieux vaut un jeune qui vapote qu’un jeune qui fume.
- Interdiction de la publicité pour la cigarette électronique, au même titre que le tabac. C’est incompréhensible : la cigarette électronique lutte efficacement contre le fléau du tabac, elle fonctionne mieux que les substituts nicotiniques dont il est important de noter que la publicité est tout à fait autorisée. Le Rapport note d’ailleurs qu’en 2013, le chiffre d’affaires des cigarettes électroniques dépassera celui des substituts pharmaceutiques. Quel drame !
- Réglementation de la commercialisation via des réseaux agréés, sans qu’aucune piste ne soit donnée sur cet agrément. Les bureaux de tabac ? Ils seront incapables de gérer les centaines de références supplémentaires de la cigarette électronique ; et puis, l’écrasante majorité des utilisateurs de cigarettes électronique étant des fumeurs sevrés ou en cours de sevrage, cela revient à envoyer un alcoolique sevré à aller chercher son eau minérale au bar du coin… Les pharmacies ? Elles ne distribueront que les produits avec AMM, au-dessus de 18mg/ml de nicotine. Les boutiques spécialisées ? Sur quelle base distribuera-t-on l’agrément ? Et le Rapport oublie carrément de citer Internet et les ventes en ligne, qui sont une source majeure d’approvisionnement de composants et de liquides de la cigarette électronique et qui est par définition international. Aujourd’hui, on peut recevoir des produits commandés en Angleterre en 48 heures et même des produits de Chine en quelques jours…
Bref, les conclusions de ce Rapport Dautzenberg vont toutes dans le sens d’une accréditation par les médias et donc par le grand public d’un danger latent de la cigarette électronique (pourquoi en interdire l’utilisation aux mineurs, dans les lieux publics, la publicité et la distribution libre si ce produit était inoffensif ?) alors que le corps du Rapport montre son innocuité ? Le Rapport Dautzenberg ne peut nier l’évidence scientifique de l’avantage considérable de la cigarette électronique mais ses conclusions sont insidieusement mais lourdement influencées par les intérêts les Laboratoires Pharmaceutiques.
L’inversion du principe de précaution
D’un point de vue un peu plus élevé que les quelques milliards qui pourraient échapper aux Laboratoires et aux caisses des Etats, se dessine l’idée de la punition du plaisir facile et bon marché, ou en tout cas de la rédemption et de la résilience : le fumeur qui s’arrête de fumer doit souffrir pour se débarrasser de sa dépendance coupable, il doit utiliser sa volonté pour décrocher de son addiction, les fumeurs doivent être collectivement punis d’avoir coûté si cher à la Société et sanctionnés de cesser tout à coup d’approvisionner le Budget.
La cigarette électronique représente un progrès scientifique majeur en ce début de 21° siècle. Le progrès est de faire mieux que ce qui existait auparavant, d’améliorer la condition humaine. Nul doute que la cigarette électronique est préférable au tabac qui n’existait pratiquement pas il y a 200 ans, a fait des ravages au siècle dernier et en fera beaucoup plus dans celui-ci. Penser qu’on peut éradiquer le tabac à coups de campagnes d’information est un leurre, alors qu’on n’a jamais envisagé de l’interdire. Pour le supprimer, il faudra lui substituer progressivement un produit qui le remplace avantageusement et avec le moins de difficulté possible pour ceux qui passeront de l’un à l’autre. Ce produit, nous l’avons maintenant dans les mains.
En interdisant la cigarette électronique, ou en la réglementant tellement qu’on rendrait ses avantages ridiculement réduits, on se ferait l’adepte du « quit or die » des anti-tabac anglo-saxons, ce qui représenterait un scandaleux retour en arrière qui nous serait reproché par les générations futures. Comme l’a dit le Député Européen Davies dans sa communication au Parlement Européen : « en empêchant le développement de la cigarette électronique, nous aurions des millions de morts sur la conscience ». C’est de la responsabilité du Législateur d’aujourd’hui de protéger les administrés de demain. Le principe de précaution se retourne.
Le Rapport Dautzenberg est un véritable plaidoyer insidieux pour la sauvegarde de la mainmise du sevrage tabagique par l’Industrie Pharmaceutique dont on connait avec les récentes affaires qui ont ébranlé le système la phénoménale puissance de lobbying.
Nul doute que si M.Cahuzac avait été encore aux manettes, il aurait choisi son camp dans le débat pour/contre la cigarette électronique… Et ce à deux titres : celui de Ministre du Budget qui ne veut pas voir diminuer les recettes fiscales du tabac et à celui de ses amitiés anciennes.
Enfin, rappelons que Madame Marisol Touraine, qui n’est pas médecin, a fait partie en 2008 et 2009 d’une organisation de lobbying nommée « Club Avenir de la Santé » et totalement financée par le Laboratoire Glaxo Smith Kline, producteur entre autres du substitut nicotinique de diffusion mondiale Niquitin…
Petits arrangements entre amis ???
LA CHASSE AUX E-CIGARETTES
La chasse aux e-cigarettes
L’interdiction des cigarettes électroniques dans les lieux publics est confirmée. Même si la date n’est pas encore connue, cette décision du ministère de la Santé divise.
FLORA GENOUX | Publié le 1 juin 2013, 07h00
Ils sont pour
« Ce produit reste potentiellement dangereux »
« Cette décision est très bonne, se félicite le docteur Dautzenberg, auteur d’un rapport remis au ministère, préconisant l’interdiction de l’e-cigarette dans l’espace public. Pour la première fois, un rapport fait l’objet de mesures deux jours après sa publication! »
Dans les conclusions de ce travail, pas de certitudes claires concernant les éventuelles incidences de l’e-cigarette sur la santé. Le groupe de spécialistes emmenés par le docteur Dautzenberg souligne même que le petit appareil ne « libère ni monoxyde de carbone (CO), ni particules solides, ni quantité significative de cancérogènes » et peut aider les fumeurs dépendants. « Mais il vaut mieux prendre des précautions, estime le docteur Patrick Dupont, tabacologue à l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif (Val-de-Marne), d’autant plus que ce produit reste potentiellement dangereux car il contient entre autres du glycérol, des solvants, des arômes… » Ce médecin qui voit défiler les accros à la nicotine chaque jour dans son cabinet considère surtout cette interdiction plus juste et plus lisible à l’égard des fumeurs de cigarettes classiques… et des non-fumeurs. « Et voir des gens consommer des e-cigarettes dans les lieux publics, cela incite les jeunes à s’y mettre. C’est la banalisation du produit qui est dangereuse. »
Ils sont contre
« Ce qui attire les jeunes, c’est justement l’interdiction »
Parmi les tabacologues, pourtant, des voix s’élèvent pour dénoncer la rapidité d’une décision aux fondements scientifiques incertains. « A partir du moment où le danger n’est pas démontré, pourquoi interdire la cigarette électronique dans les lieux publics? C’est scandaleux! » s’indigne le tabacologue Olivier Bernard, qui réclame la consultation d’autres experts.
L’image des e-fumeurs recrachant de la vapeur peut-elle séduire les ados? « On est incapable de le prouver. Bien au contraire, ce qui attire les jeunes, c’est justement l’interdiction, observe le médecin. La cigarette électronique peut même les empêcher d’entrer dans le tabagisme au moment où ils sont vulnérables. »
L’addiction la plus tenace s’installe avant l’âge de 20 ans, montrent les études. Comme de nombreux médecins, le docteur Bernard voit dans l’e-cigarette un outil supplémentaire à disposition des personnes dépendantes pour décrocher de la nicotine. « Mais avec cette mesure, on stigmatise, on moralise les fumeurs », regrette-t-il. Reste en outre à s’assurer de l’interdiction réelle de la vente aux mineurs. « Cela sera compliqué à contrôler. Grâce aux associations antitabac, on sait que 38% des buralistes vendent des cigarettes aux enfants de 12 ans, ce qui est interdit », révèle Yves Bur, président d’Alliance contre le tabac et maire UMP de la petite commune de Lingolsheim (Bas-Rhin).
Le ministère de la Santé doit encore saisir le Conseil d’Etat pour mettre en œuvre une interdiction dont la date n’a pas été précisée.
Cigarette électronique, notre enquête
melty.fr est parti à la rencontre de trois personnes très impliquées dans le phénomène de la cigarette électronique. Retrouvez dans cet article les principaux arguments avancés dans les différents camps !
Quelques jours après la publication de l'enquête d'expertise sur la cigarette électronique, melty.fr a récolté les témoignages d'acteurs prépondérants sur la scène de nouveau phénomène : le professeur Martinet, Directeur du Comité National Contre le Tabagisme (CNCT) ; le Directeur associé de la boutique de vente d'e-cigarettes et du Musée du Fumeur Raphaël Freund; et Brice Lepoutre, Président de l'AIDUCE, l'association des utilisateurs de cigarettes électroniques en France. Qu'ils soient pour ou contre la cigarette électronique, les enjeux et convictions changent selon les positions et arguments avancés. Ce petit tour d'horizon des différents combats menés par chacun nous permettra peut-être, en tant que consommateurs, d'éclaircir nos idées souvent brouillées sur le sujet complexe de la cigarette électronique et ainsi nous forger une opinion éclairée.
Raphaël Freund est le directeur associé de la Centrale Vapeur et du Musée du Fumeur, regroupés sous le même toit de la rue Pache dans le 11e arrondissement de Paris, précisément là où s'est rendu melty.fr pour son micro-trottoir sur la cigarette électronique ! Pour lui, s'orienter dans la vente de cigarettes électroniques a été un choix « naturel » : « Le Musée s'est lancé dans le commerce de la «e-cig» après avoir vu mon frère arrêter en 3 jours les cigarettes classiques et ne plus jamais y revenir, il y a de ça 4 ans déjà. il n'en a pas fallu plus pour faire tilt dans la tête des passionnés de vapeur que nous sommes. D'autant que nous proposons depuis plus de 10 ans des alternatives à la combustion, à savoir les vaporisateurs. L'adjonction de l'activité cigarette électronique nous a donc paru naturelle. »
Bien implanté dans ce marché, Raphaël Freund nous fait part de son diagnostic sur les raisons du succès des e-cigarettes auprès des consommateurs : « La qualité des produits aujourd'hui permet avec efficacité de reproduire certaines sensations liées à la cigarette. Garder la gestuelle permet un arrêt en douceur. L'utilisateur peut à nouveau apprécier des volutes de vapeur en société sans gêner ses voisins, puisqu'il n'y a plus de mauvaises odeurs. Les économies aussi : un fumeur d'un paquet par jour économise au bas mot 2500€ par an. Les différentes saveurs sont bien plus agréables en bouche qu'un goût de tabac brûlé ». Lorsqu'on lui demande si la prudence de la ministre de la Santé Marisol Touraine sur la question lui paraît justifié, Raphaël Freund dit comprendre cette position, un « principe de précaution du Droit français [qui] nous semble tout à fait justifié et sain ». Il tempère néanmoins son discours : « Ce qui nous le semble moins sont les discours erronés, voire volontairement mensongers, qui émanent de certaines autorités ou de leur subsidiaires et collaborateurs », en évoquant comme contre-exemple la position « beaucoup moins frileuse du gouvernement avec des produits comme le Prozac ou l'alcool ».
C'est un son de cloche presque offensif qu'on peut entendre de la bouche de Brice Lepoutre, le Président de l'AIDUCE : « cette prétendue prudence relève de l'application d'un principe de précaution mal compris. Il paraît évident que la Ministre de la Santé n'a pas pris la peine de lire le rapport sur la cigarette électronique avant de déclarer "Vapoter, c'est fumer", car ceci va à l'encontre de l'avis des experts.» Le Président du CNCT et d'Alliance contre le tabac Yves Martinet, se range, lui, du côté de la Ministre de la Santé: « Notre position est la même que celle de la Ministre Marisol Tourraine : nous demandons notamment l'interdiction de toute publicité sur la cigarette électronique. On ne fait pas de publicité pour la drogue en France, et la nicotine est en l’occurrence la drogue la plus dure sur le marché ».
Quand on leur demande si oui ou non, la cigarette électronique est une bonne passerelle vers l'arrêt définitif, les avis sont aux antipodes : pour Brice Lepoutre, qui parle au nom de tous les membres de son association, « certains d’entre nous ont tenté d’arrêter le tabac à de nombreuses reprises, même par les méthodes de sevrage tabagique tant vantées, mais sans succès. Certains d’entre nous pensaient ne jamais pouvoir arrêter le tabac. Or, nous l’avons fait. » Le professeur Yves Martinet en revanche, estime que « cela reste à démontrer » : « Pour arrêter de fumer, les traitements qui existent d'ores et déjà sur le marché sont établis selon de nombreux critères, selon des études de longue haleine et leur efficacité est connue depuis longtemps. Ce n'est pas le cas avec la e-cigarette : on ne sait rien ! » Si le professeur, par le biais du Comité National contre le Tabagisme, encourage les mesures de prévention sur la cigarette électronique, l'association AIDUCE se bat pour les droits des « vapoteurs », notamment via une Pétition pour la défense de la cigarette électronique.
Quelle est la position qui se rapproche le plus de la vôtre ?
Le rapport d'expertise de l'OFT
Le rapport d'expertise de l'OFT a mis au clair de nombreuses zones d'ombres sur le sujet de la cigarette électronique, et melty.fr est allé sur le terrain afin de décortiquer pour vous les points importants.
melty.fr s'est penché de près sur le sujet de la cigarette électronique. Au long de cette journée,plusieurs articles y seront consacrés pour un état des lieux sous différents aspects, entre interviews d'experts, micro-trottoir et bilan des études réalisées jusqu'à aujourd'hui. Car en effet, si d'innombrables études scientifiques ont pu établir de manière définitive la dangerosité de la consommation de tabac sur l'organisme humain, l'engouement suscité par la récente invention de la cigarette électronique et son développement est teinté de craintes et de méfiance dans l'inconscient collectif. Le très attendu rapport d'expertise sur la cigarette électronique, aussi appelée e-cigarette, a été rendu public le 28 mai dernier par l'Office Français de prévention du Tabagisme (OFT). melty.fr l'a décortiqué et vous propose de faire le point sur les nombreuses questions, sur les idées reçues, mais aussi sur lesrisques réels qui entourent ce dispositif encore très jeune.
Première idée reçue : « Le propylène glycol, un des composants des liquides utilisés dans les cigarettes électroniques, est un produit dangereux ». Le propylène glycol est utilisé dans certaines cigarettes électroniques pour produire l'effet « fumée ». Ce produit, depuis longtemps utilisé pour simuler la fumée dans les concerts ou les night-clubs, a fait l'objet de nombreuses études quant à sa présence dans les e-cigarettes. Et les conclusions des experts dans le rapport d'expertise de l'OFT ne sont pas alarmantes: des études conduites chez la rate, que l'on a surexposée au propylène glycol, « ont produit une irritation du nez mais pas d'effet général. Malgré les très fortes doses utilisées, le propylène glycol provoque peu d'effets indésirables », rapporte le collège d'experts. Lors d'une autre étude, « des volontaires sains ont inhalé dans des conditions expérimentales 309mg/m3 du produit durant une minute. Cette dose est infiniment plus élevée que celle contenue par les e-cigarettes. Résultat : irritation des yeux et des voies respiratoires. » Le rapport note également qu'en France, ce produit est « considéré comme peu toxique, non cancérogène et non toxique pour la reproduction ».

Selon une autre idée reçue, « On ne connaît pas les effets du glycérol (glycérine végétale, utilisé dans les liquides des cigarettes électroniques), quand il est consommé sous forme inhalée ». Le glycérol, comme le propylène glycol, est utilisé dans les cigarettes électroniques pour la production de vapeur et pour renforcer les arômes. Il est plus aussi utilisé en Europe dans certains médicaments ou dans l'alimentation en tant qu'additif. Concernant ce produit, le rapport d'expertise nous informe que « le produit pur est réputé peu toxique, non cancérogène, non toxique pour la reproduction et ne fait pas l’objet de réglementation spécifique en France. Il est irritant pour la peau, les yeux et les voies respiratoires. Mais, comme pour le propylène glycol, si les données sont très nombreuses sur son ingestion, elles sont plus éparses sur son utilisation par inhalation ».
Une question récurrente de la part des consommateurs concerne la nicotine : « Qu'en est-il de la présence de nicotine dans les e-liquides ? » (NDLR : le e-liquide s'insère dans la cartouche de la cigarette électronique et va être transformé en vapeur lorsque l’on vapote, il existe différentes marques de e-liquides qui proposent différents arômes et différents dosages en nicotine). Notons que cette question était un argument phare de la ministre de la Santé Marisol Tourraine, dans sa croisade pour interdire la cigarette électronique dans les lieux publics. La présence ou non, selon le souhait du client, de nicotine dans les e-liquides est peut-être le sujet le plus controversé. Elle est sûrement l'un des éléments qui participent le plus aux rapprochements établis entre la cigarette électronique et la cigarette de tabac. Le rapport stipule qu'à l'heure actuelle la vigilance est de mise quant au respect des doses indiquées dans les flacons d'e-liquides : « Une étude publiée en 2011 portant sur des cartouches de deux fabricants montre clairement que l’un d’entre eux vend toujours des e-liquides mentionnant « 24 mg/ml » alors qu’ils ne contiennent pas de nicotine. À l’inverse,l’autre fabricant utilise les standards plus récents en vigueur aux États-Unis et affiche un contenu en nicotine correspondant le plus souvent, à 10% près, à ce qui est indiqué sur l’étiquette. Ces variations sont toujours observées et justifient une vigilance ». Toutefois, le rapport n'omet pas de rappeler qu'«on sait que la nicotine est addictive ».
«Quelle définition donner à l’e-cigarette et les autres dispositifs sans tabac délivrant de la nicotine ?» Le collège d'experts les définit en ces termes : « Le terme d’e-cigarette ou cigarette électronique désigne un produit fonctionnant à l’électricité sans combustion, destiné à simuler l’acte de fumer du tabac. Il produit un brouillard de fines particules, appelé communément « vapeur » ou « fumée artificielle », ressemblant visuellement à la fumée produite par la combustion du tabac. Cette« vapeur » peut être aromatisée (arôme de tabac, de menthe, de fruits, de chocolat, etc.) et contenir ou non de la nicotine. Dans les e-cigarettes correctement fabriquées et utilisées, l’aérosol contient, selon les données disponibles, beaucoup moins de substances délétères à la santé que la fumée du tabac, en particulier ni particules solides, ni goudron, ni autres substances cancérogènes, ni monoxyde de carbone ».