Le rapport d'expertise de l'OFT
Le rapport d'expertise de l'OFT a mis au clair de nombreuses zones d'ombres sur le sujet de la cigarette électronique, et melty.fr est allé sur le terrain afin de décortiquer pour vous les points importants.
melty.fr s'est penché de près sur le sujet de la cigarette électronique. Au long de cette journée,plusieurs articles y seront consacrés pour un état des lieux sous différents aspects, entre interviews d'experts, micro-trottoir et bilan des études réalisées jusqu'à aujourd'hui. Car en effet, si d'innombrables études scientifiques ont pu établir de manière définitive la dangerosité de la consommation de tabac sur l'organisme humain, l'engouement suscité par la récente invention de la cigarette électronique et son développement est teinté de craintes et de méfiance dans l'inconscient collectif. Le très attendu rapport d'expertise sur la cigarette électronique, aussi appelée e-cigarette, a été rendu public le 28 mai dernier par l'Office Français de prévention du Tabagisme (OFT). melty.fr l'a décortiqué et vous propose de faire le point sur les nombreuses questions, sur les idées reçues, mais aussi sur lesrisques réels qui entourent ce dispositif encore très jeune.
Première idée reçue : « Le propylène glycol, un des composants des liquides utilisés dans les cigarettes électroniques, est un produit dangereux ». Le propylène glycol est utilisé dans certaines cigarettes électroniques pour produire l'effet « fumée ». Ce produit, depuis longtemps utilisé pour simuler la fumée dans les concerts ou les night-clubs, a fait l'objet de nombreuses études quant à sa présence dans les e-cigarettes. Et les conclusions des experts dans le rapport d'expertise de l'OFT ne sont pas alarmantes: des études conduites chez la rate, que l'on a surexposée au propylène glycol, « ont produit une irritation du nez mais pas d'effet général. Malgré les très fortes doses utilisées, le propylène glycol provoque peu d'effets indésirables », rapporte le collège d'experts. Lors d'une autre étude, « des volontaires sains ont inhalé dans des conditions expérimentales 309mg/m3 du produit durant une minute. Cette dose est infiniment plus élevée que celle contenue par les e-cigarettes. Résultat : irritation des yeux et des voies respiratoires. » Le rapport note également qu'en France, ce produit est « considéré comme peu toxique, non cancérogène et non toxique pour la reproduction ».

Selon une autre idée reçue, « On ne connaît pas les effets du glycérol (glycérine végétale, utilisé dans les liquides des cigarettes électroniques), quand il est consommé sous forme inhalée ». Le glycérol, comme le propylène glycol, est utilisé dans les cigarettes électroniques pour la production de vapeur et pour renforcer les arômes. Il est plus aussi utilisé en Europe dans certains médicaments ou dans l'alimentation en tant qu'additif. Concernant ce produit, le rapport d'expertise nous informe que « le produit pur est réputé peu toxique, non cancérogène, non toxique pour la reproduction et ne fait pas l’objet de réglementation spécifique en France. Il est irritant pour la peau, les yeux et les voies respiratoires. Mais, comme pour le propylène glycol, si les données sont très nombreuses sur son ingestion, elles sont plus éparses sur son utilisation par inhalation ».
Une question récurrente de la part des consommateurs concerne la nicotine : « Qu'en est-il de la présence de nicotine dans les e-liquides ? » (NDLR : le e-liquide s'insère dans la cartouche de la cigarette électronique et va être transformé en vapeur lorsque l’on vapote, il existe différentes marques de e-liquides qui proposent différents arômes et différents dosages en nicotine). Notons que cette question était un argument phare de la ministre de la Santé Marisol Tourraine, dans sa croisade pour interdire la cigarette électronique dans les lieux publics. La présence ou non, selon le souhait du client, de nicotine dans les e-liquides est peut-être le sujet le plus controversé. Elle est sûrement l'un des éléments qui participent le plus aux rapprochements établis entre la cigarette électronique et la cigarette de tabac. Le rapport stipule qu'à l'heure actuelle la vigilance est de mise quant au respect des doses indiquées dans les flacons d'e-liquides : « Une étude publiée en 2011 portant sur des cartouches de deux fabricants montre clairement que l’un d’entre eux vend toujours des e-liquides mentionnant « 24 mg/ml » alors qu’ils ne contiennent pas de nicotine. À l’inverse,l’autre fabricant utilise les standards plus récents en vigueur aux États-Unis et affiche un contenu en nicotine correspondant le plus souvent, à 10% près, à ce qui est indiqué sur l’étiquette. Ces variations sont toujours observées et justifient une vigilance ». Toutefois, le rapport n'omet pas de rappeler qu'«on sait que la nicotine est addictive ».
«Quelle définition donner à l’e-cigarette et les autres dispositifs sans tabac délivrant de la nicotine ?» Le collège d'experts les définit en ces termes : « Le terme d’e-cigarette ou cigarette électronique désigne un produit fonctionnant à l’électricité sans combustion, destiné à simuler l’acte de fumer du tabac. Il produit un brouillard de fines particules, appelé communément « vapeur » ou « fumée artificielle », ressemblant visuellement à la fumée produite par la combustion du tabac. Cette« vapeur » peut être aromatisée (arôme de tabac, de menthe, de fruits, de chocolat, etc.) et contenir ou non de la nicotine. Dans les e-cigarettes correctement fabriquées et utilisées, l’aérosol contient, selon les données disponibles, beaucoup moins de substances délétères à la santé que la fumée du tabac, en particulier ni particules solides, ni goudron, ni autres substances cancérogènes, ni monoxyde de carbone ».
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